Ce portrait est accroché chez moi, dans la cave. C’est un format assez grand, 50X65, dans ces eaux-là, peint à l'acrylique. Certaines personnes sont impressionnées par les yeux blancs du personnage. Il n'est cependant pas exclu qu'il s'agisse de ses paupières, tout simplement.
Il est possible que ces personnes soient également influencées par l'endroit. La cave dans l'imaginaire collectif, c'est là où l'on dissimule les choses inavouables.

PS : Pour le moment je manque cruellement de temps, mais j'ai bien prévu de faire un homme en costume avec des gants en cuir noir, ou quelque chose d'approchant.

Coup de foudre/sang

Dans quelques instants, l'homme va se retourner, voir cette femme et tomber instantanément amoureux.
C'est une possibilité.
Il en existe une autre : l'homme, qui marchait tranquillement,  s'est brusquement retourné lorsqu'il a aperçu son ex femme sur le trottoir marchant dans sa direction.
Dans le même temps, celle-ci se demande si ce type au dos voûté juste devant elle n'est pas son ex mari.

Dessin à interprétation modulable

Si l'on veut bien apercevoir les cartes à jouer esquissées au crayon sur la table, en toute logique on rangera cette femme dans la catégorie folklorique des tireuses de cartes. Si on refuse de les voir, alors nous aurons affaire à l'image beaucoup moins pittoresque d'une vieille femme qui attend que le temps passe, assise à sa table de cuisine (le crâne n'étant présent qu'à titre allégorique, comme dans les vanités du XVII siècle) .
C'est selon son état d'esprit du moment.

Quelques instants avant la chute

Cette maison a réellement existé, elle se situait tout au bord d'une falaise, quelque part en Bretagne. Juste derrière, le vide, puis la mer. Bon, évidemment, les habitants avaient fichu le camp depuis belle lurette. Aujourd'hui, il est probable que la maison a définitivement disparu, ainsi sans doute, qu'un bout de falaise supplémentaire.

Bouuuuh !

Cas typique de réaction épidermique. J'ai eu le malheur d'être mal rasé le jour où j'ai réalisé ce dessin. Le personnage, au départ relativement serein, a peu à peu paniqué jusqu'à me crier dans les oreilles sans discontinuer. J'ai été contraint de lui fermer son clapet en le glissant au milieu d'une pile de Bottin du Loir-et-Cher.

Anatomie d'une botte

Beaucoup de gens se demandent ce que l'on peut bien trouver lors de la dissection d'une botte (Ne niez pas : vous vous êtes posé la question au moins une fois).  Cette opération se fait de nuit, lorsque la botte dort (il n'est pas possible d’anesthésier une botte). Généralement, elles ne souffrent pas, du moins celles qui sont équipées d'une fermeture éclair.


Non, non, je ne veux plus aller à Disney

Il s'agit d'un croquis de travail dans le cadre d'un vaste projet d'allégorie sur la société de consommation. On voit au premier plan un jeune enfant au corps déformé par d'interminable déambulations dans les allées de Disneyland (une opération de la hanche est à prévoir dans les plus brefs délais), manifestant son refus de continuer plus loin cette mascarade qui, sous couvert de distraction bon enfant à base de souris sympathiques et de chiens patauds, est entièrement dédiée à la recherche effrénée de profit caractérisant le grand capital.
Au second plan, on peut apercevoir Mickey et Dingo, qui courent après le jeune garçon tout en criant des choses comme : "Reviens !" ou "Allez, déconne pas, quoi !".

Il s'agira d'un tableau exécuté à la peinture à l'huile, d'une dimension de 2m sur 3m.

Un poulpe qui joue de la trompette dans un club de jazz

Voilà typiquement le genre de dessin peu valorisant à réaliser, car composé d'éléments au physique ingrat ( le poulpe) mis en situation dans un environnement difficile à dessiner (le club de jazz). Pourquoi l'avoir fait alors ? Parce qu'on me l'a demandé, ici même, dans un commentaire. Et c’est précisément parce que je n'avais aucune raison valable de le faire que je l'ai fait. Un pur acte gratuit, en somme. Comme le héros de Gide dans "les caves du Vatican". Sauf que le héros de Gide tue quelqu'un, comme ça, gratos. Ca craint.
Moi, c’est quand même plus sympa. Même si le résultat craint un peu aussi.

Un petit triptyque en toc

Trois dessins vite griffonnés sur des feuilles de bloc-note carrées, puis des mois plus tard collés au hasard sur une feuille A4. Un hasard malicieux et tordu, puisque si on les regarde dans le sens inverse d'une bande dessinée, en partant du bas, l'ensemble raconte une histoire cohérente :
Au début était l'appel de la chair (visez un peu la nuisette et les attributs qu'elle peine à dissimuler (c’est d’ailleurs pas son rôle).
Puis vint ce qu'il advient lorsqu'on a succombé à l'appel de la chair (sans protection idoine).
Et finalement, quelques temps plus tard on se retrouve devant la télé, condamné à vivre par procuration l'appel de la chair des autres.
Pour se changer les idées, on peut lire les dessins dans l'autre sens : ça ne veut rien dire, c’est marrant.

Sourire unique

C'est probablement le seul visage souriant que j'ai dessiné - ou du moins conservé dans un carton (là précisément où je l'ai retrouvé). Certes le bonhomme reflète une certaine joie de vivre (un peu fat toutefois. Pourtant il n'y a pas de quoi la ramener avec une coupe de cheveux aussi ridicule), mais l'observateur doté d'un oeil aiguisé notera que le dessin est en négatif (technique de la carte à gratter) : doit-on en conclure qu'il s'agit là d'une image du bonheur en négatif ? Donc, finalement un truc pas très positif  ?

Un beau portrait repoussant

Ce portrait date de 1992, une époque où je prenais encore le temps de dessiner à la plume et à l'encre de chine.   Je ne me souviens plus très bien de ma motivation d'alors. Peut-être réaliser le portrait du personnage le plus laid au monde, celui qu'on ne supporte de rencontrer que la face sagement écrasée sur une inoffensive feuille 21 X 29,7.

Mon meilleur ami

Je me suis toujours demandé ce que recouvrait précisément cette expression : "Mon meilleur ami". Est-ce que ça signifie que les autres sont de qualité médiocre ou pour le moins ordinaire. En ce cas, à combien d'amis ordinaires estime-t-on un meilleur ami ? Est-ce qu'un meilleur ami peut-être rétrogradé ? Un ami ordinaire promut au rang de meilleur ami ? C'est très compliqué comme gestion, et mieux vaut encore ne pas avoir d'ami du tout.

La peinture n'est pas le chemin le plus direct de la séduction

J'ai retrouvé cette peinture dans ma cave, coincée derrière un range-bouteille. J'étais amoureux de cette fille - c'était il y a 20 ans -  et pour lui prouver, je lui ai demandé de poser pour moi. Après quelques hésitations, elle a fini par se positionner sur le canapé, les bras en l'air comme je lui avais demandé.
Je l'ai donc peinte, mais sans ses vêtements, qu'elle avait pourtant gardé sur elle. Cela ne lui a pas plut du tout. Dès lors, et à mon grand désarroi, nos relations se sont refroidies, espacées, pour finalement disparaître.

Paysage de réunion

Voilà typiquement le genre de dessin que je fais lorsque je me retrouve dans une réunion ennuyeuse. Bien sûr, il faut que les conditions s'y prêtent : relative obscurité, éloignement raisonnable de l'orateur. En général, j'évite de dessiner des visages, qui attirent trop l'attention de mes voisins d'ennui ("Eh ! C’est qui ? C’est qui ?"). Alors j'esquisse des maisons (j'ai horreur de ça) et puis au bout d'un moment, lorsque la réunion s'éternise un peu trop, ça par fatalement en n'importe quoi.

On est peu de chose

Enfin un dessin en couleur. Pour être honnête, seul le papier affiche une couleur, le reste est désespérément noir (je parle de l'encre, de chine par ailleurs). Ce dessin date de 1999, ce qui montre bien qu'en plus d'être peu de chose, on ne rajeunit pas. Réalisé à la plumes, tous ces petits gratouillis prennent un temps fou, sans compter qu'on n'est jamais à l'abris, surtout au dernier moment, de renverser la bouteille sur le dessin. Stressant.

La mauvaise note

Voilà, c’est un enfant qui rentre de l'école et qui annonce à son père qu'il a eu une mauvaise note. L'ambiance, jusqu'alors primesautière, s'assombrit sensiblement.

Dance, dance, dance (with a big nose)

Un homme avec un gros nez qui danse dans une boîte de nuit.
 J'ai dépensé beaucoup d'énergie à dessiner le gros nez, du coup j'ai eu la femme de faire toute la nuit contenue dans la boîte.

Un beau mariage

On dit toujours : "C'était un beau mariage", même si les mariés étaient vraiment vilains. C’est normal, le jour du mariage, les mariés sont toujours beaux. Dès le lendemain, ils sont à nouveau noyés dans la masse indifférenciée des anonymes. Sauf s'ils sont vraiment très vilains, auquel cas on continue à se retourner sur eux dans la rue.

La prise de commande

Ce garçon de café a peut-être existé. Ou peut-il existe-t-il actuellement, dans un bar restaurant de Paris ou sa banlieue, sous une forme légèrement différente. Par contre, une certitude : les menus à 9 et les menus à 12 existent sous l'ombre d'un doute, j'en ai rencontré pas plus tard que ce midi.

L'homme au chien

L'élément le plus bizarre dans ce dessin est probablement la main gauche de l'homme-chien, fourrée dans une poche de pardessus bien mal positionnée.
A bien regarder, la main droite de l'homme chien n'est pas -elle aussi - exempte de tout reproche.
Le chien-homme pour sa part ne possédant pas de main se retrouve de facto beaucoup mieux traité.
Je ne peux pas expliquer ce dessin. D'ailleurs, cela ne présente aucun intérêt.